Chez Jérémie

Chez Jérémie, parfois c'est sérieux, parfois non !

@media London 2010 : Day 2

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Deuxième jours à Londres. Cette fois-ci, j'assiste à l'atelier « Designing Social Interface » conduit par Christian Crumlish (et toujours des photos sur Flickr)

Pour s'échauffer, Christian commence par nous faire un peu de théorie sociale et en particulier de ce que l'on met derrière le mot « Social »... il y a beaucoup plus de choses qu'on ne l'imagine mais basiquement cela revient à avoir des gens qui communiquent entre eux (ne rigolez pas, j'ai dit "basiquement"). Ensuite, Christian rentre dans la différence qu'il peut y avoir entre un utilisateur solitaire et un utilisateur qui interagie avec d'autres utilisateurs. Il définie 3 espaces sociaux : L'espace de l'utilisateur (centré sur lui même), l'espace de ses activités (centrés sur un objet externe), l'espace de ses interactions sociales (centré sur un ou plusieurs autres utilisateurs). La suite de la conférence ne fera que détailler concrètement ces 3 espaces.

On entre à présent dans des choses un peu plus concrètes. Les grandes lignes du design sociale suivent un certain nombre de points connus :

  1. Travailler au service de l'utilisateur, par exemple en fournissant systématiquement des messages humainement compréhensible (en particulier les erreurs)... comme si le site avait une conversation humaine avec l'utilisateur (sans sombrer non plus dans une fausse idée de « robot parlant ») et de manière général en écoutant ses utilisateurs (en balisant les chemins de traverse... « paving the cow path » en anglais, j'adore cette expression).
  2. Le deuxième point reprend un axiome connu des développeurs informatiques : « ne pas réinventer la roue ». Dans la logique social, c'est la même choses. Il est inutile de réinventer Facebook ou Twitter, utilisez les. A tout le moins utilisez des interfaces techniques interopérables avec ce type de services.
  3. s'inspirer de la logique des jeux en en reprenant les grands points : la logique de notation, la logique de feedback, la possibilité d'interaction et de personnalisation
  4. Le respect de la dimension éthique du service

Pour terminer ce premier échange, Christian nous propose un petit exercice pratique en nous demandant de choisir un sujet (un objet social) et de construire une proposition de site autour des principes vus pendant la matinée. Bon c'est un peu brouillon mais rigolo :)

Pour terminer cette première partie Christian approfondie la question de l'espace utilisateur. Cet espace comprend tous ce qui touche à son activité et son interaction avec le site : Inscription, Identification, Page d'accueil personnalisé, personnalisation du site (carte d'identité, avatar, gestion du profil utilisateur complet), gestion de la visibilité des données personnelles, accès au offres personnalisées, etc. Christian détail aussi la logique de réutilisation et la façon dont les usages d'un utilisateur évolues selon son degrés d'adhésion au service.

On enchaine sur nouvel exercice qui fait le lien avec le précédent. Cette fois, il s'agit de proposer et discuter des meilleurs actions à mener pour offrir un espace utilisateur adapté à l'objet social que nous avions sélectionné précédemment.

La deuxième partie de matinée est consacré à la présence en ligne : microblogging, liste d'amis, etc. Il enchaine sur la question de la réputation qui est un corolaire de la présence en ligne. La réputation se construit au travers des actions que l'on mène au sein d'une communauté. Il existe certains leviers de motivation pour agir et construire sa réputation. Leur mise en scène est souvent très inspiré des techniques ludiques (les jeux quoi :-p) : la collecte de bonus, le gains de points, les classements...

A nouveau on enchaine avec un exercice qui nous permet d'approfondir les différentes techniques sur des cas (quasi) réels.

On termine la matinée et on redémarre l'après-midi sur la question de l'espace des activités sociales. En effet, un site à vocation sociale doit proposer des outils qui permettent d'atteindre ses objectifs : Système d'expression (commentaire, feedback, blog, wiki), de notation, de discussion (chat, forum, murs de discussion), de socialisation (statuts, humeur, flux d'action), de partage (Sauvegarde, Favoris, Tags, recommandations)... un utilisateur doit pouvoir être actif. C'est l'occasion de faire un petit détour par le notion d'intelligence collective, mais pour une fois de manière assez réaliste. En effet, Christian détail bien les différents profil d'utilisateurs, certains très passif (les plus nombreux) et d'autres très actifs (les plus impliqués dans une communauté) avec une possibilité de progression d'un profil à l'autre mais sans garantie.

Et comme le matin, on passe à un exercice pratique de mise en situation.

Suite à cela, on passe à la question de l'espace des interactions sociales. Le cœur d'un système sociale passe par la gestion de la communauté qui le compose. Christian détaille les méthodes permettant à un utilisateur de gérer sa communauté de connaissance (non, pas forcément des amis ;) ) :

  • La capacité de trouver des gens.
  • La capacité d'ajouter des gens à sa communauté.
  • La capacité de catégoriser ses relations avec les membres de sa communauté et de définir ce que l'on partage avec chacun.
  • La capacité de filtrer les contenus de sa communauté.
  • La capacité de signaler les abus.
  • La capacité de créer des liens en dehors du média (organiser des rencontres, se geolocaliser, se retrouver via mobile) et réconcilier le tout (importer/exporter ces informations pour un usage déconnecté).

Au final, la communauté interagie et trouve son propre mode de fonctionnement (définition de normes communes). Les outils mis à sa disposition doivent être là pour faciliter et encourager son développement et celle de l'utilisateur.

Et oui, vous l'aurez deviné, on passe à une mise en pratique de ce point.

Pour finir la journée Christian s'attaque au « Anti-Patterns » sociale, ce qu'on pourrait résumé par : ce qu'il ne faut pas faire.

  1. Imiter quelque chose qu'on n'a pas compris ce qui le rend inutile.
  2. Casser le principe de fonctionnement des e-mail (et plus généralement des différents services d'Internet).
  3. Demander les identifiants d'un services à votre utilisateurs.
  4. Ne pas gérer la fin d'une relation au sein du réseau.
  5. Se donner des grands airs en proposant trop de choses inutiles.

Exercices ? Oui, oui : comment lutter contre les anti-patterns. ;)

En conclusion, même si je pense que cet atelier aurait du s'intituler « Designing Social Websites » à la place de « Design Social Interface », ce fut une excellente journée, très enrichissante. L'équilibre entre théorie et pratique était bon et Christian est un excellent orateur. La matière de cette atelier était tiré de son livre « Designing Social Interfaces » dont le contenu est intégralement disponible en ligne sur le site http://www.designingsocialinterfaces.com

Les slides de l'atelier sont disponibles à cette adresse : http://mediajunkie.com/presos/wdx/DSI-wdx-@media.pdf