Chez Jérémie

Chez Jérémie, parfois c'est sérieux, parfois non !

Chagrin d'école

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"Chagrin d'école", le dernier livre de Daniel Pennac, viens de sortir en format de poche. Impossible, donc, de passer à coté de cet ouvrage d'un de mes auteurs préféré.

Cette ouvrage tranche avec le reste de ce que Pennac a pus écrire jusque là. En effet, si tout le monde connait les aventures de son personnage fétiche, Benjamin Malaussène, ici point n'en est question.

Sur fond d'autobiographie, Daniel Pennac nous sert un essai plutôt bien senti sur l'école. Il mène son propos avec une double casquette qui donne une profondeur inédite au texte. D'un coté, il est l'élève qu'il fut dans son enfance et d'un autre coté, il est le professeur de lettre qu'il fut pendant des années.

Néanmoins, il ne faut pas s'y tromper, ce livre n'est pas un énième livre sur l'école écrit pas un professeur. Celui-ci apporte un point de vue vraiment unique et critique qui tiens en un mot : Cancre ! Oui, cancre ! Car aussi incroyable que cela puisse paraitre, Daniel Pennac était un horrible cancre à l'école ! Enfin... je dis incroyable, et pourtant, une fois ce livre lu, et bien, ça semble tout d'un coup beaucoup moins incroyable. Car c'est là toute l'essence de ce livre : montrer que la "cancritude" n'est pas une fatalité, que le fait d'être un inadapté scolaire ne fait pas de vous un inadapté à vivre (ni même à enseigner).

Le dialogue est bien mené entre cette image de l'échec et cette image de la réussite. Il montre qu'il n'y a pas de situation inextricable et que ceux que l'on appelles les jeunes ne sont jamais que l'image de notre propre jeunesse. Loin des clichés (quoi que), le propos est optimiste sans tomber dans la mièvrerie, réaliste sans être dramatique : "Chagrin d'école" est de ces livre qui donne de l'espoir sans sombrer dans l'utopie irréaliste, sans cacher la rudesse de la vie.

Si je devais faire un petit reproche à ce livre, c'est peu être une certaine condescendance de Pennac vis à vis de son lui jeune. Et même s'il tente de désamorcer cela par une pirouette stylistique, le sentiment perdure. Mais je ne m'arrêterai pas à ce détail. Ce livre est bon et accessible alors ne vous en privez pas.